J'ai attendu toute la journée l'euphorie mais elle n'est point venue. Je sens la faim qui gratte à la porte, comme si elle avait senti que nous arrivions au bout de ce chemin de jeûne. Je me suis réveillée en ayant mal à l'estomac, ou aux côtes, un peu coincée, un peu rouillée. Je n'ai plus cette sensation de fatigue, je suis de bonne humeur, j'ai de l'énergie. J'ai aussi tout le temps le hoquet !?? C'est très agaçant.
Alors j'attendais cette sécrétion de dopamine, d'adrénaline et de noradrénaline, ces catécholamines qui stimulent tout le corps pour lui permettre une activité physique, autant que stratégique et cognitive. L'une des premières indications pour le jeûne qui avaient été notées par les médecins russes était le traitement de la dépression, car sur le plan cérébral la dopamine et la noradrénaline renforcent l'attention, la motivation, la faculté d'adaptation et la capacité à avoir du plaisir dans son action, et donc à la poursuivre. Leur sécrétion est normalement fortement augmentée à partir du troisième jour, puisque dès cette période, il y a mise en stimulation des catécholamines. Je n'ai du secréter que de l'adrénaline et de la noradrénaline car j'ai le coeur qui bat un peu trop vite à mon goût, mais ils ont du oublier la dopamine dans le process.
Ensuite le jeûne est sensé augmenter la concentration sanguine en sérotonine, neuromédiateur oh combien important car surnommé "l'hormone du bonheur". Dans le cerveau, la sérotonine est un neuromédiateur essentiel dans la régulation des émotions qu'elle permet de calmer, de même que la douleur, qu'elle apaise. Elle intervient aussi dans la satiété. Et comme elle est le précurseur de la mélatonine (l'hormone du sommeil), elle favorise un meilleur endormissement. En cas de déficit de sérotonine nous sommes sujet au stress, à l'anxiété, ainsi qu'à l'instabilité émotionnelle. Dans le jeûne, son augmentation, parallèle à celle des catécholamines, explique les effets psychiques de bien être en améliorant le sentiment de vitalité, de concentration, de vigilance, de forme, et de stimulation cognitive. Moi je dirais plutôt que ne pas manger vous rend un peu mollasson, ce qui explique en effet une relative détente par rapport aux évènement extérieurs et une extrême lenteur à la réaction...
Une autre hormone que l'on retrouve dans le jeûne, c'est le cortisol. Le cortisol est une hormone très importante et dont les taux extrêmement faibles le matin sont souvent corrélés au syndrôme du Burn out. On l'appelle "l'hormone du stress". Or sa sécrétion augmente durant le jeûne. Il agit à toutes les phases : d'abord sur le métabolisme glucidique, ensuite pour augmenter la lipolyse, et donc à la production de corps cétoniques. Ce qui m'ennuie dans ce phénomène c'est que cette production d'énergie se traduit aussi par une accentuation de la fonte de l'os et des muscles. Ce qui veut dire que si vous êtes sujet(te) à l'ostéoporose il est totalement contre-indiqué de vous lancer dans un jeûne ! Si vous n'avez pas suffisamment de masse musculaire aussi.
Alors heureusement la nature est bien faite, et pour contrebalancer l'effet du cortisol, l'organisme va secréter la fameuse déhydroépiandrostérone, autrement appelée la DHEA, qui joue un rôle diamétralement opposé à celui du cortisol. En effet, elle contribue à la reconstruction des tissus. la DHEA est un bon marqueur de la jeunesse ! Ne devrais-je pas prolonger ce jeûne finalement ? jeune, jeûne, à un accent circonflexe et quelques repas près, nous y sommes.
Alors vivement demain, pour constater que j'ai gagné 10 ans, que ma graisse est toute mangée (mes muscles aussi) et que j'ai un dynamisme à toute épreuve. J'ai prévu un gros chou-fleur pour fêter ça.
A demain pour le bilan de ces 5 journées sans manger.
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